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Biographie
  
Les amis de Richard BRUNCK de Freundeck (1899-1949)

Richard Brunck de Freundeck (1899-1949), "plus grand graveur alsacien depuis la Renaissance"*

   Richard Brunck de Freundeck est issu « d’une famille illustre et honorable en Alsace »** établie depuis le XIVe siècle dans cette région et composée de bourgmestres (Sélestat, Strasbourg, Colmar), d'un chancelier de la principauté de l'abbaye de Murbach, de baillis (par celui de Hanau Lichtenberg à Brumath avant la Révolution, "Gueberschwihr est devenu le berceau de la famille »)***, de savants tel l'helléniste académicien au XVIIIe siècle dont il porte le prénom), des hommes d’Eglise (comme son oncle Edmond, chanoine de la cathédrale de Strasbourg et légat du Pape),...
De la branche aînée, son arrière-grand-père, magistrat et conseiller à la Cour royale de Colmar, préside le conseil général du Haut-Rhin en 1831/32, tandis que son grand-père Eusèbe, époux de Louise Salvini de Sonnenthal et inspecteur général des forêts, est membre du conseil municipal de Colmar de 1858 à 1871. Il reprend l’usage de la branche cadette, d’adjoindre « de Freundeck » au patronyme « Brunck ».

   C’est le 4 juillet 1899 que Marie Charles Eusèbe Richard Brunck, selon l’état-civil, naît à Paris, où  son père Joseph Brunck (1854-1926), fonctionnaire à l’administration centrale des finances, parachèvera sa carrière comme conseiller référendaire honoraire à la Cour des Comptes ; sa mère, Joséphine Burguburu-Bucherer (1869-1940), appartient à une famille basco-alsacienne établie à Strasbourg.
C’est à Gueberschwihr, village du vignoble au beau clocher roman et aux fières maisons Renaissance, que Richard séjourne avec ses aînés Elisabeth, Antoine et sa cousine Cécile, au ''château des Brunck de Freundeck'' à l’occasion des vacances -l’autre lieu de villégiature de la famille étant Thannenkirch.
Du Collège Stanislas à l’Ecole Nationale des Beaux Arts - où il fréquente l’atelier de gravure de Charles Waltner (spécialiste de Rembrandt), se place au rang de 1er logiste pour le grand Prix de Rome en gravure en taille douce (1922 et 1924) et remporte le Prix Chenavard (1924) et Duffer (1925) - son goût et ses dons manifestes dès l’enfance pour le dessin déterminent le choix de sa carrière.
   Après l’illustration du conte de Flaubert La Légende de Saint Julien l’Hospitalier (1926) et du poème L’Aigle du Casque(1928) tiré de ''La Légende des siècles'' de Victor Hugo, il crée La Tétralogie du mal qui s’ouvre sur Les Sept Péchés capitaux (1930), œuvre-phare de sa jeunesse, où il se place en héritier de Dürer, Schongauer, Grünewald et Rembrandt.
En 1929, il se lie d’amitié avec Robert Heitz Le Mont Sainte-Odile (1932) et La Cathédrale de Strasbourg (1934), d’après les poèmes des Frères Matthis, et publiés par La Vie en Alsace (Editions des Dernières Nouvelles de Strasbourg), témoignent de son enracinement. De la même époque, date une série de portraits baudelairiens et de paysages. Ne dira-t-il pas que « son romantisme, plus passager que réel » était « une véritable maladie de croissance intellectuelle » ?
   Sa découverte de la Grèce antique, de l’Italie et de l’Asie Mineure à partir de 1933, se traduit avec force dans ses illustrations du patrimoine littéraire : Le Second Faust de Goethe (1936) au ''sfumato'' léonardesque ; monumentale, sa Phèdre de Racine (préfacée par Paul Valéry, 1942) ; puis L'Odyssée d’Homère (1946) et l’Agamemnon d’Eschyle (1947) expriment la violence de la tragédie antique, en une approche encore plus exigeante de la technique de la gravure : « l’effet mosaïque »****.
Mobilisé en 1939, puis réfugié à Marmande après la débâcle, il y rédige Le Livre d’heures du créateur d’images où il analyse le processus complexe de la création artistique à la manière de Léonard de Vinci. Sa mère y décède fin 1940. En 1941, il y épouse Anne-Marie Courtois (1912-1991), artiste peintre, qui passa son enfance à Sumatra. Elle lui sera d'un grand soutien.
   L’inlassable recherche de l’absolu de Richard Brunck de Freundeck se traduit dans ses dessins pour Le Château Intérieur de sainte Thérèse d’Avila (1937/38), ses gravures pour Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu de Péguy (1944), mais aussi ses dessins abstraits pour les Isha Upanishad de Shri Aurobindo (1948), ses essais sur l’art : Les Rythmes du silence (1942), Grünewald ou le paradoxe (1947) et ses poèmes : La Maison des morts (1945), La Cathédrale de Strasbourg, Couros, Le Taennchel (1947), Le Livre d’heures du créateur d'images (titre inspiré de Rilke), Le Tao (1949),...

   Sans avoir eu le temps d’aborder la commande d’Henry de Montherlant (« Vous êtes fait pour mon ''Santiago''»)*****, ou ''Dialogue'' de Lanza del Vasto, c’est juste avant d’avoir achevé la Vita Nova de Dante, où son art atteint la pureté de la taille du diamant, qu’il succombe le 14 décembre 1949 à une crise cardiaque à Paris, âgé de 50 ans seulement.

* Selon ses contemporains R. Heitz et A. Andrès. **Discours prononcé le 25 Prairial An XI, au convoi funèbre de M. Richard Brunck, membre de l'Institut national, par un de ses amis. (Son fils Adrien épousa Elise de Turckheim, fille de Lili Schoenemann, amour de jeunesse de Goethe. Ils vécurent au château de Dachstein). ***Notes personnelles (archives privées). ****Anne-Marie Brunck (Notes, 1990). *****Lettre de Henry de Montherlant à R. Brunck de Freundeck (1946).